samedi 17 décembre 2011 à 14h

Journée internationale contre l'urbanisme capitaliste et la gentrification

Le rassemblement est fixé à 14h, place de la Comédie !

Tract d'appel à faire tourner autour de vous :

La gentrification, ou la venue du poison

Gentrification : Phénomène d'embourgeoisement urbain. C'est le processus par lequel le profil économique et social des habitants d'un quartier se transforme au profit exclusif d'une couche sociale supérieure. En clair, on vire les pauvres pour installer des riches.

Prévention situationnelle : C'est l'ensemble des mesures qui visent à empêcher les rassemblements et la délinquance en modifiant les circonstances dans lesquelles les délits pourraient être commis par le durcissement des cibles. Cela se traduit par la vidéo-surveillance, la fermeture des parcs, la facilitation des interventions policières par l'aménagement urbain, etc.

Ces deux expressions peuvent être utilisées pour décrire l'aménagement des villes dans la logique capitaliste. À Montpellier, l'opération Grand Coeur, menée par la SERM (Société D'Équipement de la Région Montpellieraine ) et la mairie les applique avec soin : le centre ville s'agrandit à vue d'œil en annexant de nouveaux quartiers (Beaux Arts, Boutonnet, Gambetta, Figuerolles,...) et impose un nouveau style de vie, plus « propre » et plus « beau », qui convient mieux aux populations aisées. Les institutions exproprient les petits propriétaires qui n'ont pas les ressources de faire les rénovations devenues obligatoires et expulsent les pauvres en augmentant les loyers (construire un tram pas loin par exemple) tout en les relogeant dans des cités construites à l'écart. Après ce véritable nettoyage social, les maisons des faubourgs sont rénovées ou remplacées par des constructions « modernes », des blocs de béton en somme, et les commerces de luxe fleurissent. Tout ça sous couvert de « création de logement social » (qui servent comme chacun sait, dans une ville où 80% des gens y ont droit, à récompenser la clientèle électorale).

Et puis Montpellier, « La ville où la police ne se couche jamais », n'est pas en reste sur le thème de la sécurité et de l'aménagement situationnel. Les chaises des commerces remplacent les bancs des places du centre ville, consommer devient une obligation pour se rassembler. Dans la même logique, les parcs sont fermés la nuit et les populations qui dérangent (marginaux explicitement visés par la convention Grand cœur, sans-abris, étudiants hors des circuits marchands traditionnels, rassemblements politiques) sont soumis à une pression policière constante agitant l'argument de la tranquillité publique. Les entreprises et les institutions rivalisent d'idées pour empêcher les gens de se rassembler : bancs dos à dos avec des barres au milieu pour ne pas s'allonger, obstacles ou clous dans les lieux qui peuvent potentiellement servir d'abris pour les personnes à la rue, etc. Les caméras de vidéo-surveillance, ainsi que forces de l'ordre et auxiliaires (ASVP, voisins vigilants, réserve citoyenne) ajoutent le contrôle à l'isolement social. Les nouveaux quartiers sont constitués de résidences aseptisées où le contrôle des populations est un jeu d'enfant.

Nous répondons à l'appel de la Rota Flora de Hambourg en vous invitant à participer à un événement organisé dans le cadre de la journée internationale contre la Gentrification.

Samedi 17 décembre place de la Comédie à 14h.

Assemblée/débat sur le thème de la gentrification. Ramenez vos chaises, bancs, coussins...

Exposition photo sur les cocasseries engendrées par l'urbanisme.

Déambulation festive.

Tract distribué à l'occasion de l'inauguration de la Nouvelle Mairie :

Contre La Gentrification

La gentrification est un terme désignant le processus visant à favoriser le départ, dans les quartiers, des populations pauvres au profit de populations plus aisées. Cela signifie généralement un réaménagement complet de l'espace urbain ainsi qu'une refonte de sa gestion dans le but de répondre à de nouvelles demandes, pour une nouvelle clientèle.

A Montpellier, cela se traduit comme dans d'autres villes par plusieurs signes. Un des exemples le plus marquant concerne l'arrêté anti-mendicité En France, jusqu'en 1994, la mendicité était un délit. La refonte du code pénal revenant sur cette position, il a fallu aux villes trouver les moyens de combattre la pauvreté. Mais non pas pour la supprimer, plutôt pour la dissimuler. C'est ainsi qu'en 1996 fut acté à Montpellier l'arrêté anti-mendicité qui permet pour une courte période (généralement la saison estivale) d'éloigner des centres commerciaux les populations indésirables de par leur comportement, leur image ou leur inactivité marchande. Malgré les diverses attaques et défaites face aux tribunaux administratifs, la loi sur la sécurité intérieure de 2003 rétablit le caractère délictueux de la mendicité et le « phénomène » de ces arrêtés s'étend à toutes les villes. A Marseille, récemment, il est devenu permanent. L'objectif, à peine dissimulé, est bien sur de nettoyer l'environnement urbain.

Pourtant, comme le rappelait le parti socialiste à l'encontre de Georges Frèche à cette époque : « Ce n'est pas en interdisant la pauvreté qu'on la fait disparaître ». Aujourd'hui il n'est plus, mais, hélas, le P.S continue de s'agiter et d'accumuler les imbécillités par-delà les aberrations.

On pourrait citer l'opération Grand Cœur, administrée par la SERM, dont le but consiste à réaménager le centre-ville et ses alentours, notamment par le rachat des immeubles et leur reconstruction ou remplacement (par des parcs ou des locaux d'un autre type). Cette politique crée une situation où des logements sont rachetés à bas prix, laissés vides des années et revendus au prix fort à des populations issues de couches salariales plus propices à une consommation courante et quotidienne dans tous les secteurs économiques montpelliérains. Il existe également un volet « Sécurité » dans cette convention, qui se fixe comme objectifs l'interdiction « de la vente d'alcool, des ventes à la sauvette […] et des populations marginales. ». Tout est dit.

Cette opération s'accompagne de plusieurs autres mesures s'inscrivant dans des doctrines urbanistiques particulières assurant qu'une gestion policière de l'espace urbain supprimera effectivement les problèmes liés à la délinquance. En favorisant donc le déplacement des véhicules (suppression des murets, ouverture des espaces, agrandissement des rues…), en proscrivant les rassemblements non consommateurs (interdiction d'être immobile à plus de deux sur la voie publique, suppression des bancs ou disposition particulière structurant l'isolation, fermeture des espaces non marchands comme le Peyrou au-delà de certaines heures…) et en augmentant les capacités de contrôle et de surveillance (caméras de surveillance dont l'économie montpelliéraine jouit profondément, patrouilles de police plus fréquentes, brigades anti-bruit ou anti-tag…). Petit à petit, l'espace public en vient à être la pute du capital.

Le samedi 17 décembre 2011, à l'appel de nos amis allemands, sera organisée une journée d'action internationale contre le développement urbain capitaliste et la gentrification.

« (…) L'objectif en est de créer un événement régional et international ayant lieu partout où vous luttez et vivez et où vous vous référez de manière solidaire aux projets occupés comme la Rote Flora à Hambourg (Allemagne).(…)

La Rote Flora, dans son désir d'insociabilité, fait partie de mouvements divers qui se développent partout où les gens se rencontrent de manière critique et s'organisent dans le quotidien contre l'illusion de la fatalité capitaliste. (…)

Pour nous, des liens potentiels peuvent être faits par rapport aux thématiques suivantes : l'appropriation et la défense de projets autodéterminés et la socialisation d'espaces très disputés. La protestation contre la gentrification et la privatisation néolibérale, contre la répression et le refoulement des parties indésirables de la société, contre les contrôles policiers racistes et les déportations. (…) »

En conséquence, nous appelons à un rassemblement massif à cette date sur la Place de la Comédie à 14h.

POUR UN URBANISME RÉVOLUTIONNAIRE

POUR UN BOMBARDEMENT MASSIF ET ININTERROMPU DES INTELLECTUELS CAPITALISTES

Au programme déjà, il est prévu que chacun amène une chaise ou n'importe quel type de support sur lequel s'asseoir pour envahir la Place de la Comédie, ainsi qu'une exposition photo (appel à contributions !) sur les situations ridicules que peuvent amener les décisions d'aménagement urbain (personnes obligées de s'asseoir par terre, impossibilité de stationner ailleurs que dans un bar etc.).
Pour les photos, vous pouvez les envoyer à antiex-repressexion-montexpellier@exriseup.nexet ou montexpellier@exsquat.neext. Ou plus simplement les développer par vous-mêmes et ramener de quoi les afficher.
Venez nombreux, à bientôt !