jeudi 1er mars 2012 à 19h

Meeting Libertaire contre la crise et l'austérité.

Crise, dette, austérité, une fatalité?

Analyses de la situations et perspectives unitaires AL34, CGA34, CNT34.

19h Buffet, table de presse.

19h45 Ouverture du meeting.

Pourquoi la crise?


Une volonté affichée


Depuis plus de 30 ans, les politiques libérales issues du système capitaliste affichent ouvertement leur volonté d'asservir et d'enfermer les précaires (travailleu-se-rs, retraité-e-s, chômeu-se-rs, étudiant-e-s) dans leur condition afin d'assurer la bonne marche du capitalisme et de ses représentants. Les gouvernants jugent que notre situation est due à une mauvaise gestion du système économique, et que les politiques de casse sociale et d'austérité sont la résultante de cette mauvaise gestion.


Ce leurre permet de désigner de faux coupables, « profiteurs du système » et responsables de cette situation, tout en protégeant les intérêts de ceux qui nous ont précipité dans cette crise systémique (actionnaires, patrons, hommes d'états). Il ne se passe plus une journée où l'on nous annonce qu'il sera obligatoire de se serrer la ceinture, les plans d'austérité devenant une « routine », au point d'en arriver à des situations dramatiques telles que l'on peut en observer en Grèce, au Portugal, en Espagne ou en Hongrie (et bientôt en France et en Italie).


Une accélération de la crise


Cela ne s'est pas fait en un jour. Si ce pitoyable spectacle se déroule depuis de nombreuses années, une accélération conséquente de la crise s'est concrétisée ces dernières années. Concrètement, pour maintenir la consommation à son plus haut niveau, et ce malgré la baisse des salaires, les banques ont prodigué des crédits à taux élevés à des personnes non solvables, ne pouvant ainsi pas régler cet-te dette, c'est ce que nous appelons la crise des subprimes.
Du fait de ces emprunts prodigués par les banques auprès des ménages américains, cette dette privée à été commuée en une dette publique. Ainsi, les états, complète-ment asséchés par une politique libérale, sont forcés de renflouer à coup de centaines de milliards d'euros les différentes banques afin d'éviter leur effondre-ment. La méthode consiste à ponctionner l'argent investi dans nos systèmes sociaux, habitude symptomatique du système capitaliste, afin d'éponger le déficit. Tout cela dans le but unique de repousser au plus loin l'inévitable par de fausses solutions, puisque ces décisions ne sont que des caches misères accélérant d'autant plus les effets de la crise.

La crise, un chaos contrôlable ?
Le capitalisme peut-il nous sortir de la crise?


Cette situation n'est pas une fatalité, elle est au contraire inhérente au développement du système, qui aura toujours profité de ces crises qu'il a lui même créé. Si elle n'est que la conséquence logique amenée par ce système destructeur, pouvons-nous réellement attendre une solution de la part des responsables de cet-te catastrophe ? Non, assurément. Face à la crise, quand nous préconisons la riposte sociale, les gouvernants, de droite comme de « gauche » répliquent d'une seule voix : Austérité. Si nous prenons l'exemple de deux pays dit socialistes (la Grèce et l'Espagne), l'incapacité complète de réaction face aux détenteurs du capital est flagrante. Attaquant les classes moyennes et pauvres, ils préconisent une politique de plus en plus dure et anti-sociale, ne pouvant mener qu'à une seule chose : la catastrophe.


Leurres solutions?


Concrètement, deux « choix » nous sont alors proposés. D'une part, celui du capitalisme libéral, cela se traduit dans la plupart des pays d'Europe par une situation où les pauvres sont les seuls à payer le prix, nous faisant croire que l'austérité est la seule solution, avec le corollaire habituel : « la solution est dans les urnes ». Pouvons nous encore croire ce mensonge, alors que les états, et ce depuis plusieurs décennies, n'agissent bel et bien que dans la protection de l'intérêt capitaliste? Qu'importe le parti dont elle émane, nous refusons en bloc cette austérité « labellisée » (casse du système sociale dans son ensemble). Car qui dit libéralisme dit obligatoirement dégradation des conditions de vie des travailleurs/travailleuses afin d'augmenter les dividendes perçus par les actionnaires et d'asseoir le pouvoir de l'ensemble de la classe
dominante. C'est en cela qu'interviennent les plans de rigueur, censés éponger la dette et contrecarrer ainsi les effets de la crise, mais qui sont en réalité la condition sine qua non pour permettre au système économique capitaliste de subsister. Ces plans de rigueur ne font en fait qu'accentuer les effets de la crise sur celles et ceux qui subissent tous les jours un système injuste et dangereux. Certains opteront pour un retour à un capitalisme « plus social », tel qu'il a pu être expérimenté durant le XXe siècle, nous répondons là encore que le choix du capitalisme est, par essence, synonyme de rapport d'exploitation et de domination (économique ou social), de confiscation de la démocratie tel que nous l'entendons (démocratie directe en opposition à la représentativité) et qu'il représente un réel danger écologique (la surconsommation et la surproduction étant les conditions obligatoires de la croissance économique).
D'autres propositions consistent à se tourner vers le protectionnisme et le nationalisme. Nombreux sont les politiques, allant de la gauche à l'extrême droite, déclarant qu'un retour a la monnaie nationale, la fermeture économique et humaine des frontières et un retour à une industrie nationalisée seraient la solution. Là encore, ce ne sont que des vues de l'esprit. Que ce soit en accusant l'étranger (sans papier ou non) d'être responsable de la crise ou en suggérant qu'une économie entièrement gérée par l'état réussira à endiguer la situation, cela ne conduirait une fois de plus qu'à défendre l'intérêt des puissants. Les seules perspectives émanant d'une telle solution sont l'enfermement des pays sur eux mêmes, des relents xénophobes, la misère et la guerre.

Pouvons nous encore croire au capitalisme?


Nous avons des raisons de rejeter les perspectives portées par les parties politiques. Si les plans d'austérité se succèdent en France et en Europe, c'est pour sauver le système capita-liste qu'aucun d'entre eux ne combat vraiment. Face au profit d'une minorité, nos conditions de vie et l'état de la planète les concernent peu. Quelles solutions les libertaires ont-il à apporter ?


Des solutions immédiates


Crise et austérité signifient que c'est la population qui va payer. Concrètement, cela va consister en des baisses de salaires -le fameux modèle alle-mand avec ses jobs à un euro de l'heure- , en une baisse du pouvoir d'achat - la TVA « sociale »- et un démantèlement de la sécurité sociale. La bourgeoisie entend bien porter le coup fatal au système de protection sociale. De même, il est prévisible qu'une partie de la population ne puisse plus payer ses factures ni son loyer. Notre résistance passe par notre capa-cité à refuser la dégradation de nos conditions de vie, à nous organiser collectivement contre ces plans d'austérité, là où nous vivons, là où nous travaillons. La défense des salaires, l'opposition aux licenciements, la lutte contre la précarité ne sont pas des combats vains. Comme en Espagne ou en Grèce, mettons en place des solidarités concrètes et inventives : lorsqu'un locataire est expulsé, empêchons l'expulsion ! Lorsque l'électricité est coupée, remettons-la !


Sortir du capitalisme


La lutte ici et maintenant est un début mais ce n'est pas suffisant. La question de la rupture avec le capitalisme et de ce qui va le remplacer doit être posée. Se tourner vers l'État pour réguler « la folie » capitaliste est illusoire. Loin d'être le garant de l'intérêt commun, il est la force organisatrice des inégalités au service du capitalisme. Le capitalisme est un système de prédation basé sur l'exploitation et l'inégalité. Opposons-lui le communisme libertaire !
Nous devons reconstruire une société basée sur l'égalité politique, économique et sociale, avec comme pendants, la liberté, l'autonomie et la solidarité. Pour y parvenir, nous ne pouvons compter sur un quelconque leader ou un messie, nous devons prendre en main nos vies et gérer collectivement la société. C'est aux travailleurs-ses d'organiser et de gérer la production et la distribution des biens, en fonction de nos besoins pour les remettre au service de la vie et du bien-être collectif.
Ce projet de société ne peut devenir réalité qu'à travers les luttes, portées par le plus grand nombre pour enfin sortir du capitalisme.


La solution pour sortir du capitalisme?
Révolution sociale et libertaire !